Parution du volume de P. Andrist, P. Canart, M. Maniaci, La syntaxe du codex : Essai de codicologie structurale (Bibliologia 34), Brepols, Turnhout, 2013.
ISBN : 978-2-503-54393-2
Prix : 75 €
Contrairement à l’idée que nous nous faisons normalement du livre, basée
sur notre familiarité avec l’imprimé, le livre manuscrit du Moyen Age
et de la Renaissance est habituellement un objet beaucoup plus complexe,
qui a subi de multiples vicissitudes.
Souvent, le codex médiéval est
complexe dès l’origine. Il est composé d’une ou plusieurs parties,
produites à la même époque dans un même lieu, ou à des points très
différents du temps et de l’espace. Mais le codex médiéval est également
complexe dans son histoire. Chacune de ses parties a pu avoir son
histoire propre, avant d’être finalement unie à d’autres parties avec
lesquelles elle a, à partir de ce moment, une histoire commune. L’étude
de l’objet résultant d’un tel processus demande qu’il soit envisagé dans
son histoire constitutive, sous le double aspect génétique - l’origine
de chacune de ses composantes - et stratigraphique - la succession des
différentes formes sous lesquelles chacune des composantes a circulé,
isolément ou unie à d’autres.
Ces dernières décennies, nombre
d’auteurs se sont attaqués au problème de l’analyse des manuscrits
complexes. Après une ample présentation critique de ces études, le
présent ouvrage propose une méthode d’analyse génétique et
stratigraphique du manuscrit complexe. S’appuyant sur les notions de
production et de circulation, elle étudie les processus de constitution
et de transformation du codex, relève les discontinuités observables
dans ses unités constitutives et, sur la base de ces observations, tâche
d’en reconstituer l’origine et l’histoire.
Pourquoi les auteurs ont-ils intitulé leur essai « La syntaxe du codex » ?
C’est
par analogie avec les catégories grammaticales habituelles, qui
distinguent morphologie et syntaxe. La morphologie du codex concernerait
les éléments qui le constituent (les mots de la grammaire): matière
utilisée, composition des cahiers, type et style d’écriture, encre,
couleurs, mise en page, ornementation, reliure, notes de lecteurs et de
possesseurs. La syntaxe mettrait en relation ces éléments pour
comprendre comment le codex « tient ensemble » et se modifie avec le
temps. Les réflexions des auteurs concernent uniquement ce dernier
aspect de la « grammaire du codex ».
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